un autre point net

La France, pays autorisé à appuyer en cas de besoin sur le petit bouton rouge est comme chacun sait (en France) engagé dans le processus de remplacement du (de la) titulaire du poste national le plus important en matière de défense .
Actuellement, les budgets militaires de la France et de l'Angleterre représentent 40% du budget total des 27 pays de l'UE.
C'est dire l'importance que revêt à cet égard la personnalité qui sera issue de cette élection.
On est en droit d'espérer que les dernières années aient amenés les postulants à réfléchir aux dangers et défis militaires futurs et aux besoins matériels mais surtout stratégiques auxquels le pays aura à faire face.
Le fait que le débat se concentre sur l'intérêt d'avoir ou pas un deuxième porte-avions est consternant.
Si beaucoup s'accordent à dire que l'actuel (et plutôt mal conçu) porte-avions nucléaire français est quasiment inutile tant qu'il est seul de son espèce, on ne voit percer ni une définition du rôle militaire du pays dans les années à venir, ni de propositions précises permettant de compléter (avec ou sans deuxième porte-avions) une politique conforme à la situation Française bien sur, mais aussi Européenne face à un bouleversement des équilibres planétaires et intra-forces.
La position et la puissance des USA , l'étude de sa faillite en Irak ; l'arrivée du prochain avion de combat Chinois directement inspiré du projet Israelien, dont les capacités équivalent celles du Rafale pour un prix bien moindre; la montée en puissance du Japon (déjà la deuxième force navale mondiale); la fragilité inquiétante de l'Allemagne; plus généralement la confirmation que le rapport du faible au fort favorisait de plus en plus le faible (armes individuelles anti tank au Liban et plus récemment anti-hélicoptères en Irak , commandos-suicides, utilisation des téléphones portables comme détonateurs, usages et transport d'explosifs indétectables aux rayons, utilisation maitrisée de l'internet- principalement des podcasts- comme propagateur et activateur de réseaux de résistance); le maintien de la capacité du pays à remplir rapidement et pour des durées moyennes, voire longues, des missions extérieures où la présence des forces nationales en fait de plus en plus autant des acteurs d'interventions que des cibles (sinon, comme au Liban , des otages en puissance), tout celà nécessite une vision, une synthèse, une volonté et une cohérence qu'aucun des candidats n'a jusqu'alors présenté de façon satisfaisante.
Satisfaisante, en fait, non pas seulement à la population mais aux militaires, aux diplomates, aux industriels du pays, voire même aux investisseurs Français à l'étranger.
Satisfaisante, aux attentes de nos alliés, de nos contractants, de nos rivaux et adversaires potentiels.
Il est temps qu'une information, limitée mais précise, soit donnée par les plus importants candidats quant à l'idée qu'ils se font de la mission des forces nationales.