Juin 08
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Défense: un livre plus blanc que clair
une stratégie à la Galliéni
Maintenant que le Livre Blanc de la Défense Française a été publié, il est loisible sans carte de presse ou accréditation officielle de faire quelques observations, tout en reconnaissant que la France ne peut plus mener à elle seule un certain nombre de ses missions traditionnelles et qu'une partie de ses personnels n'avaient plus leur place.
De ce point de vue, la baisse des effectifs peut être menée sans trop de dommages, à condition d'être bien pensée....
- La première des observations est que la part du budget de la Défense va baisser jusqu'à 2% alors que seules la France et l'Angleterre menaient jusqu'ici une politique conforme à la montée des instabilités et basculements mondiaux et alors que les budgets de défense Russe et Chinois prévoient des augmentations à trois et deux chiffres respectivement .
- La deuxième est que le discours officiel du Président de la République, selon lequel la rentrée pleine et entière de la France dans l'OTAN doit s'accompagner d'une montée en puissance de la défense européenne commune alors que son budget baisse paraît du coup vide de sens, ce qui est une faute stratégique.
- La troisième est que l'attention des Armées semblerait devoir se porter désormais plus ou moins autour du Golfe (implantation à haut risque au Qatar), vraisemblablement pour assurer la sécurité des approvisionnements en hydrocarbures.
On peut s'étonner que la France lâche la partie Africaine où elle détenait des atouts (ce qui n'empêchait pas de retirer son soutien à certains dictateurs) au moment où l'Amérique s'y impose de plus en plus face à la crainte que lui pose la Chine , et d'autre part tente de s'installer dans un territoire déjà saturé par les forces armées Américaines, au point où leur taille leur devient un problème (sans parler des effets antagonistes induits auprès des populations locales).
- La quatrième observation concerne évidemment l'effort bienvenu mis sur le renforcement des moyens de renseignement.
Outre que les conflits par cyber-attaque font désormais partie des scenario très plausibles de prise de contrôle d'un pays par un autre, des attaques larvées et différentes sortes de test ayant déjà été menés avec plus ou moins de succès par plusieurs pays (et pas seulement Taïwan et la Chine ), on ne peut s'empêcher pourtant de soupçonner le pouvoir politique de vouloir mettre au point un certain nombre de mesures propres à prendre d'assaut le pays civil. C'est classique, comme l'emploi des chars en situation insurrectionnelle.
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